Prison de Florac

Référent : Alain Laurans  - Publié le 20/02/2024  - Dernière modification le 08/03/2024

Contributeurs : Alain Laurans



Le château de Florac. Façade principale (2021)
Actuellement siège du Parc national des Cévennes. Les petites fenêtres qui ont été créées lors de la mise en service de la prison possèdent de solides barreaux en fer.
Source : ©Alain Laurans
Le château de Florac. Une tour d'angle (2021)
Une tour d'angle près de laquelle une ouverture a été créée. Cliché 2021, Alain Laurans.
Source : ©Alain Laurans
Le château de Florac. Salle de réunion Émile Leynaud (2021)
Une porte des cellules a été réutilisée pour l’accès aux toilettes.
Source : ©Alain Laurans
Le château de Florac. Salle de réunion Émile Leynaud. Fenêtre d’une cellule, vue de l’intérieur (2021)
Source : ©Alain Laurans
Gravure de Théophile Roussel (Henri Lefort, 1893)
Théophile Roussel (1816-1903), médecin, parlementaire (député puis sénateur), grand philanthrope. Il fut Président du Comité Supérieur des prisons. La gravure est accompagnée d’un hommage.
Source : Archives départementales de la Lozère, 1 Fi Roussel Théophile 1

Adresse

Place du Palais
48400 FLORAC

Ouvert au public : Non

  • Identité
    • Localisation : France, Occitanie, Lozère, 48400 Florac
    • Date de Construction : 1810
    • Période de fonctionnement : 1810-1927
    • Particularités :

      Les documents manquent pour avoir une connaissance précise des lieux d’internement des prisonniers avant 1810 date à laquelle les locaux de la prison sont situés dans l’ancien château dont le propriétaire est encore le comte Grimoard du Roure, ancien seigneur du lieu, demeurant à Paris. Il semblerait cependant que les salles basses, dénommées cachots, servaient sous l’Ancien Régime de grenier à sel et pouvaient aussi être utilisées pour l’incarcération provisoire des délinquants de la justice seigneuriale. Les portes et les fenêtres étaient mal assurées et nul mobilier, même sommaire, ne garnissait les cellules. L’administration révolutionnaire aménage ces locaux plus souvent occupés car en application du Code pénal la prison est devenue une peine et non plus une mesure d’incarcération provisoire. Cependant, quelques procédures de l’époque révolutionnaire mentionnent des prisonniers incarcérés dans un appartement de Florac dont le plancher est en mauvais état. Il y eut une dizaine d’évasions entre l’an IV et l’an VIII. En 1813, lors d’une de ses tournées, le préfet Gamot constate que l’édifice dont l’État est locataire demeure d’une grande vétusté. Seuls trois prisonniers y étaient enfermés.

      Le château qui accueille peu à peu les prisonniers a une longue histoire. Au Moyen Âge Florac était le siège d’une des huit baronnies qui formaient le Comté du Gévaudan, dépendant jusqu’au XIIe des comtes de Toulouse. Raymond d’Anduze est le baron de Florac. La croisade des Albigeois se termine par le rattachement du Languedoc à la couronne de France. À la famille d’Anduze qui conserve ses possessions jusqu’au XIVe siècle, succèdent les Grimoard comtes du Roure (descendants de la famille du pape Urbain V). Au XVIe siècle, la ville de Florac devient protestante. Le château détruit à cette époque troublée est reconstruit en 1652. Le comte du Roure qui ne l’occupe plus au XVIIIe siècle le vend officiellement à l’État en 1824. Après la suppression de la prison en 1927, il est inoccupé pendant deux ans, puis loué à Charles de Pomaret député de l’arrondissement qui y fait entreprendre de grands travaux. Après avoir été propriété de la Caisse d’Epargne en 1940 il est laissé à l’abandon avant d’être acquis par le Parc national des Cévennes en 1970 dont il est actuellement le siège administratif.

      Utilisé comme prison d’État de 1810 à 1927 (maison d’arrêt et de correction), l’immense édifice doit faire régulièrement l’objet de travaux d’entretien ou d’aménagement. Les conditions sanitaires sont souvent précaires. En 1817, une femme de Florac, Suzanne Guiraud soigne avec un tel dévouement les malades du château atteints du typhus, contaminés par un prisonnier venu de Millau qu’elle se voit décerner le prix de vertu par l’Académie française. En 1831, le délabrement de l’édifice est tel que la sûreté et la santé des détenus sont encore compromises.

      En 1879, le Conseil général décide l’application de la loi du 5 juin 1875 sur le fonctionnement des prisons départementales. Dans sa séance du 24 avril 1879, il crée une commission spéciale composée de trois membres dont Théophile Roussel qui sera chargée de présenter un rapport sur les prisons. Cet éminent homme politique et parlementaire lozérien (1816-1903) a participé à la création en 1877 de la « Société générale des prisons » en vue d’améliorer le régime pénitentiaire des jeunes détenus. La commission spéciale constate qu’il n’est pas possible d’envisager dans la prison de Florac la création d’un atelier pour occuper les prisonniers. Ils sont peu nombreux, tous cultivateurs et peu passionnés par une activité artisanale.

      En 1921, le rapport de l’inspection générale mentionne 25 détenus (15 hommes et 10 femmes), deux personnes chargées de la surveillance (un surveillant chef et son épouse, surveillante), une infirmerie, deux aumôniers (catholique et protestant), ce dernier supprimé en 1920. L’établissement dispose d’une bibliothèque de 92 ouvrages. Aucun travail n’est organisé pour les détenus.


    • Fonctions :
      • 1810 à 1927 - prison d'État

  • Dates-clés
    • Personnes liées à l'établissement
    • Statistiques
    • Ressources

      • Bibliographie
        • BARDY Benjamin, « Les tournées du Préfet Gamot du 22 juin 1813 », Mémoire n° 2 du Bulletin du Centre d’Études et de Recherches littéraires et scientifiques de Mende, 1985, p. 4.

          LAURANS Alain, Répertoire numérique des sous-séries 1 U, 2 U, 3 U, les fonds de la préfecture, du tribunal criminel, de la Cour d'assises et des tribunaux de première instance (1800-1958) avec une introduction historique, une présentation des services, du personnel et de l'architecture judiciaire, 2011, 420 pages.

           POUJOL Robert, Les châteaux de l’arrondissement de Florac, 1958, dactyl.

           ROBERT Paul-Albert, Florac révolutionnaire, 1937, Mende.


      • Archives
        • Archives départementales de la Lozère

          Série L Administration et tribunaux de la période révolutionnaire

          253 II L 50, 62, 76, dossiers de procédures criminelles (an VI - an VII)

                        Série N Administration et comptabilité départementales

              Sous-série 1N Conseil général du département et commissions départementales

          1 N 1-102 Rapports du préfet et des chefs de service, procès-verbaux des délibérations

          du Conseil général (1836-1940).

          1N 103-110 Rapports du préfet et procès-verbaux des délibérations du Conseil général

          (an VIII-1835).

              Sous-série 4 N Bâtiments départementaux

                                  4 N 33 Prisons, généralités (1829-1940).

                                  4 N 35 Prisons de Florac (1898-1930)