Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Le palais de justice de Papeete est implanté depuis au moins le début du XXème siècle dans ce qui était alors l’avenue Bruat, dénommée ainsi depuis 1880 du nom du gouverneur Armand Joseph Bruat (1796-1855) qui fit du village de Papeete, en 1843, la capitale de ce territoire. Le bâtiment actuel date des années 1960, les constructions initiales ont disparu, et l’avenue a été rebaptisée Pouvana'a A Oopa, du nom du leader historique du mouvement autonomiste des années cinquante et qui eut des démêlés importants avec la justice... La création du tribunal foncier en 2017 et l’étroitesse des locaux au vu des évolutions ont conduit à l’ajout de locaux judiciaires complémentaires sur le site de l’ancien hôpital Vaiami, dans le même quartier. Il est prévu d'y accueillir aussi le service pénitentiaire d'insertion et de probation. Les bâtiment de cet ancien hôpital militaire devenu ensuite un dispensaire et hôpital psychiatrique, sont, pour une partie d’entre eux, un des rares vestiges de l’architecture coloniale du milieu du XIXème siècle en Polynésie française. Le fronton du palais de justice est orné de ce titre : FARE HA’AVARA’A, locution formée pour traduire le mot "tribunal". FARE c’est tien-sûr la maison. HA’AVA est le mot tahitien pour juge/jugement. On le trouve déjà dans le dictionnaire du missionnaire de la London Missionary Society J. DAVIS édité en 1851. RA’A est le suffixe évoquant le lieu ou le moment. Donc littéralement FARE HA’AVARA'A c’est la maison où se fait le jugement.

A Papeete, il n'y a pas de tribunal de grande instance car la réforme de 1958 n'était pas applicable à l'Outre-mer, et elle n'a pas été transposée depuis cette date.