Ancienne maison d'arrêt de Guingamp

Référent : Diane Roussel  - Publié le 16/08/2022  - Dernière modification le 19/08/2022

Contributeurs : Sophie Victorien, Grégoire D’Avezac, Jaya San Tek



Ancienne maison d'arrêt de Guingamp (2016)
Source : ©Jean-Lucien Sanchez/Criminocorpus
Fresques dans la chapelle de la l'ancienne maison d'arrêt de Guingamp (2016)
Source : ©Marc Renneville/Criminocorpus

Adresse

4 rue Auguste Pavie
22 200 GUINGAMP

Ouvert au public : Oui

  • Identité
    • Localisation : France, Bretagne, Côtes-d’Armor, 22 200 Guingamp
    • Date de Construction : 1836-1841
    • Période de fonctionnement : 1841-1951
    • Particularités :

      Cette fiche est issue d'un travail effectué par les étudiantes et les étudiants du Master Histoire de l'Université Gustave Eiffel, dans le cadre du séminaire "Justices des villes, justice en ville", coordonné par Diane Roussel (2021-2022).

      L’ouverture de l’ancienne prison de Guingamp en 1841 représente une véritable évolution de la politique pénitentiaire française et européenne en s’inscrivant dans le courant hygiéniste en faveur de conditions de détention plus humanistes et plus justes. Elle fait suite au rapport de Tocqueville sur les prisons américaines dans lequel le modèle d’enfermement dit « pennsylvanien » est présenté. Ce modèle, prônant la séparation totale des détenus jour et nuit grâce à des cellules individuelles, est utilisé à Guingamp. Il s’oppose au modèle « auburnien » qui, lui, prône la mise en cellule des détenus seulement la nuit pour un contact entre détenus le jour, modèle que l’on trouve toujours dans les prisons françaises aujourd’hui.

      La prison de Guingamp est composée de quatre bâtiments contenant 35 cellules autour d’une petite cour. Le bâtiment comportant la seule entrée de la prison renferme une cuisine, une conciergerie, une infirmerie, un guichet, un petit bureau, un cabinet pour le domestique, une chambre pour le juge d’instruction. Les deux logis latéraux sont destinés aux condamnés hommes et celui du fond aux femmes. Les bâtiments sont cernés par neuf cours et un chemin de ronde.

      Les hommes et les femmes sont séparés par âges (les moins de 16 ans sont isolés des autres), ainsi que les prévenus et des condamnés.

      Le personnel est en partie composé de religieux. Les condamnés sont soumis à une tenue règlementaire obligatoire. Deux repas sont servis par jour et le silence est ordonné : il est donc interdit pour les prisonniers de parler entre eux ou de chanter. Ce type de prison avec des cellules individuelles fit cependant l’objet de critiques de la part de certains hommes politiques dénonçant le confort excessif dont jouissaient selon eux les criminels. La capacité des cellules fut augmentée.

       

    • Statut patrimonial : inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques
    • Référence Mérimée (Monuments historiques)

    • Fonctions :
      • 1841 à 1931 - maison d'arrêt

        • Genre des détenus : Homme, Femme
        • Catégorie d'âge des détenus : Mineur, Majeur
      • 1941 à 1951 - maison d'arrêt (détenus de droits communs et détenus politiques)

        • Genre des détenus : Homme, Femme
        • Catégorie d'âge des détenus : Mineur, Majeur
  • Dates-clés
    • 1836 - 1840 - construction du bâtiment selon les plans de l’architecte Louis Lorin

    • 1841 - Inauguration de la prison de Guingamp, les détenus sont soumis au régime dit pennsylvanien

    • 1851 - Fin de l’enfermement individuel

    • 1855 - Prison régie sous le système de l’entreprise générale

      Les condamnés travaillent au profit d’entreprises locales qui, en contrepartie participent au fonctionnement de l’établissement.

    • 1856 - Construction de hangars pour le travail des condamnés

    • 1862 - Construction d’un hangar pour le travail des prévenus, agrandissement de la chapelle

    • 1875 - Retour de l’isolement cellulaire

    • 1934 - Fermeture de la prison, les détenus sont transférés à Saint-Brieuc

    • 1937 - 1938 - Foyer d’accueil de réfugiés espagnols

    • 1940 - 1944 - Lieu d'emprisonnement des résistants, « terroristes » et « maquisards » dans l’établissement réquisitionné par les Allemands

    • 1946 - Lieu d’enfermement des personnes soupçonnées de collaboration

    • 1951 - Désaffectation officielle de la prison

    • 1992 - Propriété de la Ville de Guingamp

    • 1997 - Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques

    • 2019 - Ouverture au public et installation du Centre d’art GwinZegal

  • Personnes liées à l'établissement

      LORIN, Louis

      Dates : 1781-1846

      Statut : architecte


      Biographie

        Louis Lorin est né à Saint-Brieuc en 1781 et mort en 1846. Architecte du département du Finistère, il a été notamment chargé de la reconstruction de la préfecture des Côtes-du-Nord à Saint-Brieuc, des plans de la prison de Guingamp et du palais de justice de Loudéac.

         

         

      LORIN, Louis (architecte) (1781-1846)

      LUCAS, Charles

      Dates : 1808-1889

      Statut : avocat-e


      Biographie

        Né à Saint-Brieuc en 1803, Charles Lucas devient avocat en 1825 et s’engage très tôt pour l’abolition de la peine de mort et la réforme du régime pénitentiaire en France. De 1830 à 1865 il occupera les fonctions d’inspecteur des prisons. La prison de Guingamp est née de sa volonté d’appliquer ses théories sur l’emprisonnement.

      LUCAS, Charles (avocat-e) (1808-1889)

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