Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Cette fiche est issue d'un travail effectué par les étudiantes et les étudiants du Master Histoire de l'Université Gustave Eiffel, dans le cadre du séminaire "Justices des villes, justice en ville", coordonné par Diane Roussel (2021-2022).

Le Châtelet de Melun fut construit au XIII^e siècle par Guillaume de Flamenville et le maître architecte Gauthier. Il composait l’une des quatre portes de la cité fortifiée et reliait la rive droite à l’île de Saint-Etienne sur laquelle le château royal était construit. Le bâtiment servait aussi de lieu de justice et de lieu d’exécution des peines.

Sébastien Rouillard, avocat au Parlement de Paris au XVII^e siècle et natif de Melun, mentionne le Châtelet comme lieu de défense de la ville mais aussi lieu de la justice royale depuis la Guerre de Cent Ans. Les fouilles archéologiques menées en 1857 sur l’ancien emplacement du Châtelet ont révélé la présence de pièces de monnaie datant du XVI^e siècle, possibles vestiges d’amendes judiciaires.

Poste d’avant-garde protégeant Paris, le Châtelet de Melun est l’objet d’un assaut mené par l’armée royale lors des opérations du siège de Paris en 1590, à la fin des guerres de Religion, et incendié une première fois. Partiellement reconstruit en 1624 par Jean Girard, il servit ensuite à stocker l’artillerie du château royal de Melun. En 1695, un incendie, accidentel, ravage à nouveau l’édifice. Celui-ci est vendu en 1773 à la municipalité de la ville de Melun. Désormais séparé du domaine royal, le Châtelet est dépourvu de ses fonctions de justice et d'emprisonnement, transférées au couvent des Visitandines. L’édifice est vendu comme bien national en 1793 : il est alors détruit et transformé en lotissements par l'architecte Joseph Lesieur.