Fourches patibulaires de Bayonne (Palaïtz)

Référent : Anne Crola  - Publié le 08/11/2022  - Dernière modification le 08/11/2022

Contributeurs : Anne Crola



Adresse :

Avenue du 8 mai 1945
64 100 BAYONNE

Ouvert au public : Non

  • Identité
    • Localisation : France, Nouvelle-Aquitaine, Pyrénées-Atlantiques, 64 100 Bayonne
    • Date de Construction : XIIIe siècle ?
    • Période de fonctionnement : XIIIe siècle-XVIIIe siècle ?
    • Particularités :

      Les fourches patibulaires de Bayonne étaient situées au lieu-dit « Palaïtz », à plus de deux kilomètres au sud-ouest de la ville, et implantées le long de la route principale qui menait à Cambo, sur le point culminant du côteau, afin qu’elles soient bien visibles. Si le lieu de pendaison et d’exposition des corps suppliciés est mentionné dans les sources dès le XVe siècle, la découverte de vestiges en 1912 (détruits depuis) permet de reconstituer l’architecture des fourches, et de confronter les éléments subsistant à ce qu’on sait d’après les archives.

      Au milieu du XVIIIe siècle, les registres de comptes de la ville indiquent des travaux de maçonnerie et de charpenterie qui entrainent des coûts importants et font état d’une structure construite en pierre et bois, et de grande dimension. Ces éléments et les vestiges encore en place en 1912 indiquent que la structure formait un triangle de 9 mètres de côté environ, dont les angles étaient marqués par trois piliers, chaque côté devant recevoir une poutre sur laquelle les corps et morceaux de corps étaient pendus ou suspendus.

      Lieu de pendaison : XIIIe-XVIe siècles ?

      Si la première mention nominale du lieu d’exécution (permettant sa localisation) date de 1482, il est presque certain que sa construction et sa mise en fonction datent d’avant cela. Une haute justice est en effet connue pour Bayonne depuis le début du XIIIe siècle, et des dispositions dans les textes juridiques prévoient la peine de pendaison pour les coupables de crime d’homicide ou de vol. Plusieurs actes des registres de délibérations du corps de ville datant de 1482 prononcent d’ailleurs cette peine à plusieurs reprises ou la prévoient en cas de récidive (AD64, BB3 et BB4).

      À partir du XVe siècle : un lieu d’exposition

      Dès le XVe siècle, les fourches deviennent principalement connues en tant que lieu d’exposition, surtout de morceaux de corps, pour une exécution qui a donc été menée ailleurs, la plupart du temps sur la place publique de la ville. Il faut dire que la peine de décapitation semble la plus appliquée alors à Bayonne, entrainant une nécessaire gestion des restes humains toujours dans un cadre judiciaire, et que l’on choisit souvent d’exposer au gibet.

      À partir du XVIIe siècle : exposition et dépôt des corps suppliciés et suicidés

      Au XVIIe et au XVIIIe siècle, l’exposition des corps aux fourches est aussi étendue aux corps des suicidés. Les corps y sont alors parfois simplement « jetés » (AD64, FF77) ou « portés » (AD64, CC346).

      Les comptes des années 1745 et 1749 qui font état des travaux réalisés aux fourches, qui durent pendant dix jours pour ceux concernant la maçonnerie, indiquent d’ailleurs que la structure est encore en plein fonctionnement à cette époque, sans quoi des frais n’auraient sûrement pas été engagés.


    • Fonctions :
      • XIIIe siècle - Lieu d'exposition, Lieu d'éxécution de peine capitale, Lieu de pendaison

        • Ressort : Cour du maire et des échevins de la ville de Bayonne
  • Dates-clés
    • 1482 - Première mention des fourches de Palaytz dans un acte administratif (archives communales, BB3, éd. 1896, n°81)

    • 1745 - Mentions de travaux réalisés aux fourches patibulaires (archives communales, FF520, pièces 39 et 40)

    • 1749 - Mentions de travaux réalisés aux fourches patibulaires (archives communales, FF520, pièces 39 et 40)

  • Personnes liées à l’établissement
  • Statistiques
  • Ressources

    • Bibliographie
      • Balasque Jules, Études historiques sur la ville de Bayonne, Bayonne, Lasserre, 1869.

        Boutoulle Frédéric, Lavaud Sandrine, Jean-Courret Ézéchiel (dir.), Bayonne, Bordeaux, Ausonius, coll. « Atlas historique des villes de France », n°54, 2019.

        Charageat Martine, Vivas Mathieu (dir.), Les fourches patibulaires du Moyen Âge à l’époque moderne. Approche pluridisciplinaire, colloque du 23-24 janvier 2014, Bordeaux, Criminocorpus [en ligne]. URL : http://criminocorpus.revues.org/3018

        Grimard Alain, « Les fourches patibulaires de Palaïtz », Bulletin de la Société des sciences et arts de Bayonne, Bayonne, 1912, p. 240-242.


    • Archives
      • Sources éditées

        Archives municipales de Bayonne, Livre des établissements, Bayonne, 1892.

        Archives municipales de Bayonne, Délibérations du corps de ville, Registres gascons, 2 vol., Bayonne, 1896-1898

        Archives municipales de Bayonne, Délibérations du corps de ville, Registres français, 2 vol., Bayonne, 1901-1906

                

        Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, site de Bayonne

        Registres de délibérations du corps de ville : BB3, BB4, BB23, BB56, BB67

        Registres de comptes : CC344, CC346, CC495 (affaire FF77)

        Cour des maires et échevins : FF77, pièce 90, FF151, pièce 79, FF520, pièces 39 et 40