Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Les fourches patibulaires royales de Draguignan (Col de l'Ange) sont implantées à 4 kilomètres au sud-ouest de la ville, sur le Col de l’Ange, à flanc de colline et à 280 m d'altitude. Cette structure de pendaison est construite au cours du XIV^e siècle, devient un lieu d'exposition de corps suppliciés et se trouve encore utilisée au XVII^e siècle. Auparavant, le lieu d'exécution se situait au Nord-Est de la ville au lieu dit les Tuillières. Outre servir à l'application de la peine de mort, la construction de fourches patibulaires au Col de l’Ange répond également d'une communication politique et judiciaire : ce gibet monumental permet en effet d'instaurer une limite matérielle avec les juridictions voisines de Lorgues et de Flayosc.

Le site a fait l'objet de sondages archéologiques en août 1946 sous la direction de Raymond Boyer. En septembre 2016, des observations archéologiques du bâti et un levé topographique au GPS ont été réalisés sous la direction de Mathieu Vivas.

Elle est constituée de neuf piliers maçonnés et alignés, ainsi que d’une terrasse maçonnée et caladée. Ces éléments sont construits en pierres calcaires beiges et/ou grisâtres très probablement extraites directement sur le site. Les 9 piliers sont construits sur le même module : de plan rectangulaire (50 cm x 65 cm) et d'une hauteur restituable sur 2,55 m, ils sont séparés les uns des autres de 2 m, s’alignent sur une longueur d’environ 21 m et prennent place sur un soubassement composé de 1 à 2 assises de pierres directement placées sur le substrat rocheux. Les blocs calcaires sont plus ou moins équarrisliés et grossièrement liés entre eux par un mortier à gros grains présentant des fragments de terres cuites architecturales. De la base des piliers jusqu'à environ 1,60m-1,70 m, on repère des pierres rubéfiées, témoins d'un probable incendie survenu, selon les sources écrites, au milieu du 16e siècle.