Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

Ce site fut d'abord celui d'une chapelle au Ve siècle, avant de devenir une en 1073 par la volonté de l'évêque d'Amiens, Guy de Ponthieu une communauté de moines, qui adopte en 1109 la règle de saint-Augustin, formant une communauté de chanoines desservants la paroisse de St-Leu. En 1634, l'abbaye fut donné à l'ordre des Célestins, qui restèrent jusqu'en 1781 (l'ordre ayant été dissout 1778). Les locaux furent un temps occupés par l'armée, puis en 1797, les tribunaux du baillage d'Amiens (c'est-à-dire, le tribunal criminel, le tribunal civil du département et le tribunal correctionnel) et y furent installés, et des travaux furent entrepris pour adapter le lieux, notamment en dégageant l'espace occupée par les ruines de l'église détruite pendant la Révolution, ce qui permit l'érection de nouveaux bâtiments, le long d'une nouvelle rue, la rue Lesueur, en 1833 sous la direction de l'architecte Chaussey. En 1860, les travaux réalisés s’avérèrent insuffisants, et la décision de construire un lieu centralisant tous les tribunaux à la place de l'abbaye s'imposa en 1863, c'était une entreprise totalement nouvelle, la première en France de faire un espace centralisant tous les degrés de juridiction. Le chantier se réalisa après, sous la supervision des architectes Jean Herbault et Natalis Daulle en deux grandes phases, de 1868 à 1874, le grand corps rectangulaire fut construit dans ce qui avait été le jardin de l'abbaye, et de 1874 à 1880, les bâtiments composant les ailes du palais de justice furent érigées en détruisant les anciennes structures de l'abbaye, et un porche à colonnes fut ajouté au corps rectangulaire principal, intégrant une salle, de vaste taille, servant de salle des pas perdus. Ce qui était le palais de justice d'Amiens, est de nos jours, contrairement à ce qui est indiqué sur le fronton du porche, le tribunal de grande instance d'Amiens. Pour ce qui est de l'abbaye, qui avait servi de lieu de justice, il ne reste plus rien de la structure, à l’exception d'une pierre, marquée, qui a été retrouvée lors des fouilles archéologiques effectuées en novembre 1968, cette dernière est datée de 1726, il s'agit de la première pierre de l'église érigée pour les membres de l'ordre des célestins.