Palais de justice de Péronne

Référent : Thibaud Nicouleaud  - Publié le 22/04/2024  - Dernière modification le 22/04/2024

Contributeurs : Thibaud Nicouleaud



Façade du palais de justice de Péronne
Source : ©Thibaud Nicouleaud
Façade du palais de justice de Péronne
Source : ©Thibaud Nicouleaud
Ancien palais de justice de Péronne (carte postale)
Source : ©Archives départementales de la Somme
Ancien palais de justice de Péronne détruit par les bombardements de la Première Guerre mondiale
Source : ©Archives départementales de la Somme

Adresse

57 rue Saint Fursy
80200 PÉRONNE

Ouvert au public : Oui

  • Identité
    • Localisation : France, Hauts-de-France, Somme, 80200 Péronne
    • Date de Construction : 1932
    • Période de fonctionnement : 1932-aujourd'hui
    • Particularités :

      Conçu sur les plans des architectes Ballereau et Roguet, le palais de justice a été reconstruit en 1932 rue Saint Fursy, sur le site de l’ancienne prison et de l’ancien arsenal de la ville, détruits pendant la Première Guerre mondiale. Le tribunal, situé en plein centre-ville, n’avait lui-même pas été épargné et a été intégralement détruit durant la Grande Guerre.

      Après-guerre, le tribunal de Péronne tient audience dans des bâtiments provisoires, tout comme la prison.

      En 1926, la réforme Poincaré supprime plusieurs juridictions de la Somme, dont le tribunal d’arrondissement de Péronne, ainsi que 227 autres tribunaux d’arrondissements en France. Mais la ville retrouve son tribunal en 1929, dans des bâtiments provisoires, à la faveur d’une nouvelle réforme rétablissant les tribunaux supprimées.

      La question de la reconstruction du bâtiment se pose alors : les bâtiments provisoires érigés après-guerre ne sont plus adaptés pour rendre la Justice dans de bonnes conditions à Péronne.

      La prison n’étant finalement pas reconstruite, c’est sur son terrain que le Palais de Justice est édifié, à quelques dizaines de mètres de son emplacement d’origine, mais dans un tout autre style. Cet emplacement à Péronne est également chargé d’histoire, puisqu’avant la prison et l’arsenal, c’est la Collégiale Saint Fursy, principal édifice religieux de la ville, qui occupait l’intégralité de la parcelle. Elle fut détruite après la Révolution.

      L'édifice du tribunal occupe une parcelle d'angle à pan coupé et comprend un bâtiment aligné sur la rue Saint-Fursy et deux petites cours, l'une (délimitée par un mur bahut surmonté d'une grille) formant un accès depuis la rue de la Maîtrise. Construit en briques (ossature en béton armé) sur soubassement de grès et couvert d'ardoises, il compte un rez-de-chaussée surélevé sur cave, un étage carré et un étage de comble. Il dispose de trois entrées : l'entrée principale destinée au public et deux entrées secondaires professionnelles. La porte secondaire cintrée (59 rue Saint-Fursy) est surmontée d'un pinacle bûché, réemploi d’une sculpture représentant Thémis et qui figurait déjà sur le fronton de la porte de l’ancien baillage de Péronne, aujourd’hui l’hôtel de Ville.

      Dans la salle des pas perdus, une plaque résume tout le destin du Tribunal : « belli furore dirutum, pacis feliciter virtute refectum » (« détruit par la fureur de la guerre, restauré par la vertu de la paix ».

      Dans les années 1980, le Tribunal s’agrandit et les locaux voisins (ancien hôtel Tardieu) permettent d’accueillir une partie du personnel, le bâtiment principal devenant trop exigu.

      La réforme Dati et la fermeture du tribunal de grande instance en 2010 entrainent la restitution au département de cette seconde partie. Le tribunal d’instance continue alors d’occuper les locaux « historiques », ainsi que le conseil des prud’hommes qui est rapatrié.

      Le palais de justice de Péronne accueille aujourd’hui le tribunal de proximité, chambre détachée du Tribunal Judiciaire d’Amiens, ainsi que le conseil des prud’hommes de Péronne. Des audiences foraines s’y tiennent également.


    • Fonctions :
      • Non précisée à aujourd'hui - tribunal paritaire des baux ruraux

      • 1958 à 2010 - tribunal de grande instance

      • 2010 à aujourd'hui - conseil de prud'hommes

      • 2020 à aujourd'hui - tribunal de proximité

  • Dates-clés
    • 1916 - 1918 - Destruction de l'ancien palais de justice

    • 1926 - Suppression du tribunal d’arrondissement

    • 1929 - Rétablissement du tribunal d’arrondissement

    • 1932 - Inauguration du nouveau palais de justice

    • 1958 - création du tribunal de Grande Instance

    • 2010 - Suppression du tribunal de Grande Instance

  • Personnes liées à l'établissement

      DATI, Rachida

      Statut : magistrat-e


      Biographie

        Magistrate nommée juge en 1999 à Péronne jusqu’en août 2003 (son premier poste), Rachida Dati devient garde des sceaux entre mai 2007 et juin 2009. Elle est à l’origine de la réforme de la carte judiciaire, supprimant le tribunal de grande instance de Péronne en 2010.

      DATI, Rachida (magistrat-e)

      MALICET, Pierre

      Statut : magistrat-e


      Biographie

        Désigné le 31 mai 1913 juge suppléant à Péronne, Pierre Malicet est l’un des rares magistrats à rester dans sa juridiction pendant l’occupation allemande de la Première Guerre mondiale, avant de quitter la ville lors de l’évacuation générale de 1916. Il raconte son expérience dans son « journal de guerre » publié en 2016. Pierre Malicet  décède en 1943, tué à 56 ans dans son cabinet de travail par une mine à retardement laissée par l’ennemi et provoquant la destruction du palais de justice à Bastia. Il était alors premier président de la Cour d’appel de Bastia. Il fait partie des magistrats morts pour la France.

        (Source : annuaire rétrospectif de la magistrature + « Journal de Guerre » de P. MALICET, présenté par Annie DUPERCHIN, 2016).

      MALICET, Pierre (magistrat-e)

  • Statistiques
  • Ressources

    • Bibliographie
      • Dournel Jules, Histoire générale de Péronne, Péronne, J. Quentin, 1879.

        Le Journal de Guerre de Pierre Malicet : un magistrat des territoires occupés pendant la Première Guerre mondiale, texte présenté et annoté par Annie Duperchin, Lille, Centre d’Histoire Judiciaire, 2016.

        Duperchin Annie, La justice à l’épreuve de la guerre, Paris, L’Harmattan, 2023.

        Douchet Henri (sous le pseudonyme de Fasol), L'Arrondissement de Péronne sous l’occupation (1914-1918), Mortagne-au-Perche, Éditions La Vague Verte, [1918], s.d.

        Savary Guy, Péronne, La vie municipale entre les deux guerres mondiales et sous l’occupation 40-44, Mortagne-au-Perche, Éditions La Vague Verte, 2001.


    • Archives
      • Archives départementales de la Somme

        4N51, 4N52, KZ2415, 10R1010.