Prison d'Autun

Référent : Agathe-Mathiaut-Legros  - Publié le 28/09/2021  - Dernière modification le 05/10/2021

Contributeurs : Agathe-Mathiaut-Legros



Vue de la prison avant la pose de la toiture provisoire (antérieure à 2013), prise depuis le clocher de la cathédrale
Source : © Ville d’Autun
Dessin analytique du principe architectural de la prison d’Autun, 2016
Source : © Lucille Cau, École de Chaillot
Vue intérieure de la tour de la prison
Source : © X. Spertini
Couloir d’accès au travers du pavillon des gardiens, avec vue sur la tour de la prison
Source : © X. Spertini
Rez-de-chaussée de la prison
Source : © X. Spertini
Vue intérieure d’une cellule
Source : © X. Spertini
Escalier intérieur montant aux étages de cellules
Source : © X. Spertini
Couloir annulaire desservant les préaux et montée de marches accédant au toit terrasse
Source : © X. Spertini
Vue de la prison depuis le centre de l’oculus, sur le toit terrasse
Source : © Ville d’Autun
Projet de l’Atelier Novembre, perspective donnant à voir l’entrée du musée depuis la place Saint-Louis, 2019
Source : © Alexandre Besson

Adresse

Place Saint-Louis
AUTUN

Ouvert au public : Non

  • Identité
    • Localisation : France, Bourgogne-Franche-Comté, Saône-et-Loire, Autun
    • Site internet : https://www.museerolin.fr/index.php/visite-virtuelle-de-la-prison

    • Date de Construction : 1854
    • Période de fonctionnement : 1856
    • Particularités :

      La construction de la prison d’Autun s’inscrit dans le vaste mouvement de réflexion sur la législation pénale et le système carcéral de la première moitié du XIXe s. Elle succède à une prison située dans les anciens greniers à sel, au sous-sol du Palais de Justice voisin, devenue exigüe, insalubre et ne pouvant répondre aux prescriptions du régime cellulaire qui commençait à être mis en place.

      L’architecte André Berthier est chargé de sa conception. Il se conforme aux prescriptions de la circulaire ministérielle de Charles-Tanneguy Duchâtel, promulguée en 1841, qui recommande l’emprisonnement cellulaire individuel. Berthier suit l’un des modèles proposés alors : le plan circulaire. Ce modèle est directement hérité du plan théorique de la prison panoptique imaginée par Jérémy Bentham et exposé en 1791 dans son ouvrage Panopticon.

      La prison d’Autun est ainsi constituée de deux bâtiments accolés. Un premier bâtiment, quadrangulaire de deux étages forme la façade sur la place Saint-Louis et accueille toutes les fonctions administratives (greffe, parloir, logement du gardien chef…). Il est traversé d’un couloir central qui coupe le chemin de ronde pour pénétrer dans la prison proprement dite. Ce second bâtiment est un cylindre trapu de 13 mètres de haut pour 23 mètres de diamètre, formant un volume géométrique simple, sans toiture visible. Autour d’une vaste salle centrale, couverte d’une coupole percée d’un oculus, s’organisent les cellules sur trois niveaux (16 cellules au rez-de-chaussée, 17 au 2e et 3e étage, soit 50 au total). Chaque cellule, d’environ 10m² et voutée en berceau, est éclairée d’une baie axiale à 1.85m du sol. Appuyées sur les flancs de cette voûte, au-dessus du dernier niveau de cellules, sont aménagées huit cours de promenade à ciel ouvert, ceintes de murs de 3m de haut. La surveillance en étant prévue depuis le toit terrasse qui les surplombe.

      Cette prison se conforme ainsi par maints aspects au modèle du panoptisme : bâtiment circulaire, permettant une surveillance efficace et économique depuis son centre, au sein duquel la lumière est largement présente. Il y manque cependant la tour de surveillance centrale, point majeur du projet de J. Bentham, ici remplacée par un autel surélevé sur une plateforme. Les cours de promenades suspendues semblent aussi être une innovation de l’architecte.

      Le bâtiment, bien que très dégradé par le temps et l’humidité, se présente dans un état relativement préservé. La plateforme centrale a cependant disparue, tout comme la plupart des éléments métalliques (barreaudage des fenêtres…) démantelés alors que le bâtiment était en mains privées. La verrière historique, ruinée, a dû être provisoirement couverte dans l’attente de la restauration du bâtiment dans le cadre du projet muséal.

      Site actuellement fermé au public. Son intégration au projet d’extension du musée Rolin (projet du « Panoptique d’Autun ») prévoit sa restauration et son ouverture permanente au public dans ce cadre, à l’horizon 2025.

    • Statut patrimonial : classé monument historique
    • Référence Mérimée (Monuments historiques)

    • Fonctions :
      • 1857 à 1934 - maison d'arrêt

      • 1935 à 1956 - prison

  • Dates-clés
    • 1847 - Validation du projet de l’architecte André Berthier

    • 1864 - 1856 - Chantier

    • 1857 - Ouverture officielle de la maison d’arrêt

    • 1934 - Suppression officielle de la maison d’arrêt, les détenus sont transférés à Chalon-sur-Saône

    • 1940 - Emprisonnement de Jean Gagnard, dont le témoignage a été recueilli et éclaire l’usage de la prison par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale

    • 1956 - Rachat de la prison par un particulier

    • 1975 - Inscription de la prison à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques

    • 2003 - Rachat de la prison par la ville d’Autun

    • 2017 - Classement de la prison au titre des monuments historiques

    • 2019 - Concours architectural pour l’extension du musée Rolin, intégrant la prison panoptique

  • Personnes liées à l'établissement
  • Statistiques
  • Ressources

    • Bibliographie
      • BENTHAM Jérémy, Mémoire sur un nouveau principe pour construire des prisons d’inspection, et notamment des maisons de force, Imprimerie nationale, Paris, 1791

        FOUCART Bruno, « Architecture carcérale et architectes fonctionnalistes en France au XIXe siècle », Revue de l’Art, 1976, n°32, p. 37-56.


    • Archives
      • ARCHIVES NATIONALES

        Série F 3 II, Administration communale, Saône-et-Loire, 3, Autun

        Série F. 21 1862, Beaux-Arts, Conseil général des bâtiments civils, Saône-et-Loire

        ARCHIVES DEPARTEMENTALES

        Série N, Administration et comptabilité départementales (An VIII – 1947)

        Série Y, Services et établissement pénitentiaires (postérieurs à 1800) : 1 Y 129 à 155