Particularités : Les premiers locaux destinés aux incarcérations provisoires sont situés dans l’ancienne citadelle près de l’église. Dans les documents anciens, ils sont mentionnés par le terme croton (en occitan souterrain voûté, cave). Vers 1685, ces locaux sont transférés au n° 8 de l’actuelle rue de la République (anciennement rue droite). Ils y restent jusqu’en 1795. Le tribunal et la maison consulaire sont à proximité. Le procès-verbal de l’état des prisons du 10 septembre 1790 mentionnait la présence de sept cachots dans la maison commune dont trois voûtés pouvant contenir au total environ 13 prisonniers. De 1795 à 1826 la prison est transférée à nouveau à l’extrémité de la rue Carnot dans les bâtiments de l’ancienne sous-préfecture. À partir de 1820, un nouveau bâtiment, est construit quartier du Barry en bordure de la Colagne. Propriété du département, il est achevé en 1827 et peut accueillir les prisonniers.
À cette époque, la population carcérale est de 15 détenus. Le personnel se compose d’un surveillant-chef, et d’une surveillante (son épouse). Un médecin et un aumônier sont rattachés à l’établissement. La commission de surveillance comprend le sous-préfet, le président du tribunal, le procureur, le notaire et deux avoués. Aucun travail n’est organisé dans l’établissement. La bibliothèque renferme 115 volumes.
La prison est considérée par les autorités comme sûre malgré une double évasion le 4 novembre 1918 dont l’enquête a conduit le gardien-chef devant le tribunal de première instance. Lors de sa fermeture en 1927, la prison qui a une capacité théorique de 15 hommes et 7 femmes ne détient incarcérés qu’un prévenu et trois condamnés. La prison de Marvejols a cessé son activité en 1927 en application du décret-loi du 10 septembre 1926 qui supprime 109 sous-préfectures, de nombreux tribunaux et par voie de conséquence des prisons. À cette époque, le Président du Conseil doit faire face à une grave crise économique et il diminue les dépenses de l’État.
L’immeuble une fois inoccupé parait intéresser la commune car il bénéficie d’une situation proche du centre-ville. Saisie de plusieurs projets, la commission départementale émet un avis favorable à son utilisation par les œuvres post scolaires, les organismes syndicaux, les organisations non politiques ou bien par une bibliothèque (Séance du 29 janvier 1946). Mais aucun projet n’aboutit. Quelques années plus tard, le 17 janvier 1950, l’édifice est vendu aux enchères publiques dans les locaux de la mairie à Hippolyte Raynal qui le transforme peu à peu en magasin de matériel agricole et en habitation tout en conservant quelques vestiges architecturaux (voir photo 3).