Musée d’histoire de la justice, des crimes et des peines

La prison du Cherche-Midi ouvre le 30 décembre 1851. Cette prison cellulaire est une maison d'arrêt et de correction au régime auburnien : les détenus travaillent dans des ateliers collectifs en journée et sont enfermés la nuit en cellule individuelle. En 1907, l'un de ses quartiers abrite les conseils de guerre qui siégeaient au 37 de la rue du Cherche-Midi. Le capitaine Dreyfus y est écroué du 15 octobre 1894 au 5 janvier 1895. La prison est évacuée entre le 10 et 12 juin 1940 et sa population pénale transférée à Mauzac. La prison passe sous l'autorité allemande qui y interne les des résistants (Honoré d'Estienne d'Orves, Léon-Maurice Nordmann...). Après la Libération de Paris, elle sert de détention pour les prisonniers de guerre allemands. Le général Otto von Stülpnagel et le SS Kurt Gerstein s’y suicideront. La détention militaire cesse le 1er décembre 1947 et il n'y subsiste plus que le siège d’un tribunal militaire. La prison devient alors une maison d'arrêt civile sous le contrôle du ministère de la Justice. Elle est évacuée le 15 mars 1950. Le Centre d'études pénitentiaires s''installe dans l'ancienne salle d'audience du tribunal militaire en 1951. Ce centre dispense des cours de droit pénal et criminologie pour les personnels administratifs des prisons parisiennes, les assistantes sociales et les élèves de l'école nationale de gendarmerie.  En mai 1953, le quartier de l'ancien tribunal militaire accueille une journée d'étude pour 80 assistances sociales. En 1954, plusieurs journées de formation de droit pénal et criminologie y sont organisées. Alors que les personnels de surveillance sont formés à Fresnes, l'administration pénitentiaire utilise les locaux du Cherche-Midi jusqu'en 1962 comme centre de formation pour les gradés et les personnels spécialisés (assistantes sociales, personnels administratifs...). En 1958, la  cession de l'emplacement au ministère de l'éducation nationale est envisagée pour y construire la future maison des sciences de l'homme. La prison, siège du Centre d"études pénitentiaires, est démolie en 1966. La Maison des sciences de l'homme est construite en 1970. En 1976, l’École des hautes études en sciences sociales s'y installe.