Né à Paris en 1764, Louis-Pierre Baltard entre en 1783 à l'Académie royale d'architecture (élève de Peyre Le Jeune) avant de complèter sa formation par un voyage à Rome entre 1786 et 1789 alors qu'il entend abandonner l'architecture pour la peinture. Rentré en France au début de la Révolution, il s'installe à Lyon pendant deux ans avant de rejoindre Paris en 1791. Il s'engage alors dans l'armée, séjournant à Caen où il renoue avec l'architecture en étudiant les moyens d'améliorer les places fortes et les systèmes de fortifications. Rentré à Paris, il devient professeur à l'École polytechnique - notamment en charge d'un cours d'architecture civile - (1794-1797) avant d'intégrer le service d'architecture de la Ville de Paris en 1796. Entre 1813 et 1830, il occupe le poste d'architecte des tribunaux, prisons et maisons de répression du département de la Seine. À ce titre, il veille à l'entretien de l'ensemble du parc et mène à bien la restauration des prisons de la Grande et de la Petite Force, des Madelonnettes, de Saint-Lazare et de Sainte-Pélagie, dresse les plans pour les projets avortés de construction d'une Prison d'Essai pour les jeunes détenus et d'agrandissement de Bicêtre. Nommé professeur de théorie à l'École des beaux-arts en 1818 et membre du Conseil des bâtiments civils en 1819 - fonctions qu'il occupera jusqu'à sa mort -, il s'impose comme spécialiste en matière d'architecture pénitentiaire, position confirmée par la publication du premier traité dédié à ce programme, son Architectonographie des prisons, ou Parallèle des divers systèmes de distribution dont les prisons sont susceptibles, selon le nombre et la nature de leur population, l'étendue et la forme des terrains (1829). Déjà l'auteur en 1810-1811 d'un projet de prison à Pontivy (Morbihan), il est sollicité en 1821 pour la construction du palais de justice et de la maison d'arrêt de Draguignan (Var). En 1824, c'est la ville de Lyon et le département du Rhône qui font appel à lui pour la reconstruction de la prison Saint-Joseph (1824-1830) et du palais de justice (1828-1845). Il donnera également en 1827 un projet pour le palais de justice et la prison de L'Argentière (Ardèche). Il meurt à Lyon en 1846.
Pour en savoir plus :
DALGABIO J.-M., Éloge historique de M. Baltard, Lyon, Imprimerie de Louis Perrin, 1846, 13 p.
GALIMARD Augste, Notice biographique sur Louis-Pierre Baltard, [Paris], Imprimerie de Ducessois, [1846], 7 p.
PINON Pierre, Louis-Pierre et Victor Baltard, Paris, Monum / Éditions du Patrimoine, 2005, 212 p.
PUYLAROQUE T. de, Pierre Baltard, peintre, architecte et graveur (1764-1846). Biographie raisonnée et catalogue sommaire [mémoire], Paris, Université de Paris I, 1981.
SOPPELSA Caroline, Le XIXe siècle et la question pénitentiaire : un siècle d'expérimentations architecturales dans les prisons de Paris (4 vol.) [thèse de doctorat en histoire de l'art contemporain, sous la direction de Jean-Baptiste Minnaert], Tours, Université François-Rabelais, 2016.
Fiche biographique dans la base AGORHA.
Fiche biographique dans la base Archipédie.